25 Août L’ombre des Trois Pierres mégalithiques sentinelles du Causse Méjean : Une porte entre des mondes.
Perchés sur les hauteurs du Causse Méjean, en Lozère, trois menhirs veillent sur les gorges de la Jonte au-dessus du village de Meyrueis. Érigés il y a plus de 5000 ans par des bâtisseurs mégalithiques, ces témoins d’un passé lointain sont appelés “menhirs des Chanas” ou “menhirs de la Garde“.
Une architecture discrète mais précise
Ces pierres, de hauteur relativement modeste, s’élèvent pour les deux premières entre 1,80 mètre et 1,95 mètre, avec une largeur de 1,75 mètre pour la première et de 1,32 mètre pour la seconde. Une troisième pierre, plus petite, est située à 35 m. Extraites des strates du plateau calcaire, leur épaisseur d’environ 25 cm est relativement fine. L’alignement parfait des trois menhirs sur un axe est particulièrement saisissant, suggérant une conception architecturale rigoureuse et une connaissance approfondie des techniques de construction
Des questions en suspens
Pourquoi ces pierres ont-elles été érigées à cet endroit précis ? Quel était leur rôle dans la vie de ces anciennes populations ? Les réponses à ces questions restent en partie énigmatiques. Néanmoins, l’alignement des pierres et leur orientation, créant des jeux d’ombre chargés de symbolisme, suggèrent une connaissance approfondie du ciel et des cycles cosmiques
Le regard dans l’axe des pierres
L’alignement des pierres dessine dans l’espace une ligne invisible, un axe qui semble pointer vers un point précis de l’horizon. Cette ligne imaginaire, prolongée du regard, révèle une orientation étonnamment précise : 112 degrés Nord, soit direction Est-Sud-Est.
Notre regard suit alors cette ligne, comme guidé par une flèche invisible. Il se pose sur le Montadou, une montagne imposante qui se dresse à l’horizon, à 13 kilomètres à vol d’oiseau. Sa silhouette triangulaire, reconnaissable entre mille, semble répondre à l’appel silencieux des pierres.
Ce choix d’orientation n’est pas anodin. Le Montadou, culminant à 1463 mètres, est un repère géographique incontournable dans la région. Relié par une ligne de crête au Mont Aigual célèbre pour son observatoire et ses propres mégalithes, il forme un ensemble paysager remarquable. L’alignement des pierres du Causse Méjan s’inscrit ainsi dans un contexte géographique et culturel plus vaste, témoignant d’une connaissance approfondie du territoire et du ciel par leurs bâtisseurs.
Une relation avec la mécanique céleste
La ligne que trace l’alignement des pierres ne s’arrête pas à l’horizon : elle pointe vers un événement céleste bien précis. Il s’agit du point où le soleil fait son apparition à deux moments clés : autour du 1er novembre et du 1 février .
Ces dates, appelées quater days dans le calendrier celtique (Samhain pour 01/11 et Imbolc pour 01/02), correspondent à des moments charnières de l’année, situés à environ 40 jours des équinoxes et des solstices. Ce n’est pas un hasard si de nombreux mégalithes, à travers l’Europe, semblent orientés vers ces points cardinaux solaires.
Le jour J, les trois pierres, le soleil et le sommet du Montadou se retrouvent alignés pendant quelques instants. Cependant, le soleil n’émerge pas exactement à l’horizon, mais derrière la montagne, déjà à une certaine hauteur. Cette particularité influe sur la longueur et la direction de l’ombre portée par les pierres, créant ainsi un spectacle lumineux unique.
Faire le pas de côté
Observation de l’Ombre
Pour apprécier pleinement ce spectacle de lumière et d’ombre, il faut se placer perpendiculairement à l’alignement des pierres. De là, un phénomène étonnant se produit : l’ombre de la première pierre vient frôler le pied de la seconde. Ce ballet d’ombres, orchestré par le déplacement du soleil, semble avoir été minutieusement conçu.
La hauteur de la première pierre et la distance qui la sépare de la seconde ont été calculées avec précision pour que ce phénomène se produise à un moment singulier de l’année.
Ce spectacle nous invite à repenser notre perception de ces mégalithes. Ils ne sont pas de simples blocs de pierre, mais des instruments astronomiques qui dialoguent avec le ciel. L’ombre, loin d’être un simple effet secondaire, devient ici un élément central de la composition, un acteur à part entière de ce théâtre naturel.
Qu’est-ce qu’une ombre ?
Définition de l’Ombre
La pierre, composée de calcaire, est un obstacle infranchissable pour la lumière solaire. Les rayons lumineux, en heurtant la matière, sont arrêtés dans leur course. L’absence de lumière à cet endroit crée une zone d’ombre. C’est un peu comme si la pierre projetait son profil sur le sol. Cette ombre relie symboliquement la terre, où se trouve la pierre, au ciel, source de la lumière.
La notion de seuil en géobiologie
Importance du Seuil
Pour le géobiologue, le seuil est bien plus qu’une simple limite. Il représente une frontière sensible, marquant le passage d’un espace à un autre. Que ce soit le seuil d’un terrain, d’une maison, d’une porte ou d’une pièce, il symbolise une transition, un changement d’état.
Ces seuils, souvent invisibles, délimitent des espaces aux fonctions distinctes : public et privé, familial et intime, profane et sacré. Un seuil mal défini ou perturbé peut engendrer des déséquilibres du lieu de vie, se manifestant par des comportements inhabituels ou un mal-être chez les occupants.
Le rôle du géobiologue est d’identifier ces seuils et d’évaluer leur qualité. En cas de faiblesse ou de perturbation, il peut proposer des solutions pour renforcer ces frontières, afin de favoriser un environnement harmonieux et propice au bien-être.
Détection d’un seuil engéobiologie
La détection des seuils : un art subtil
La détection d’un seuil relève de la biosensibilité du géobiologue. Il s’agit d’une perception fine des informations subtiles du lieu, qui ne peut être mesurée par des instruments classiques. Le géobiologue utilise souvent des outils tels que les baguettes Radmasters® pour affiner sa perception et localiser précisément les zones de tension “énergétique”.
Une expérience sensible sur les mégalithes.
Lors de notre expérience entre les deux pierres, les baguettes se sont croisées nettement, témoignant d’une information particulièrement intense à cet endroit. Ce phénomène révèle la présence d’un seuil “énergétique”, une sorte de frontière invisible qui marque une transition entre deux espaces.
Pour une expérience encore plus immersive, il est possible de réaliser cet exercice les yeux fermés, guidé par un témoin. Cela permet de se concentrer pleinement sur les sensations et de renforcer la connexion avec l’énergie du lieu.
La porte des Mondes : Une fenêtre temporelle
Le seuil entre deux espaces peut être franchi toute l’année, à n’importe quel moment du jour : l’expérience décrite ci-dessus peut se réaliser à loisir. Pour notre cas précis, nous pouvons parler de l’hypothèse du passage d’un espace profane, pour les non initié, à un espace sacré, dans un sanctuaire où se trouvent d’autres mégalithes, où des personnes autrefois détentrices d’un savoir pouvaient entrer, comprendre et interagir avec le lieu.
Mais nous l’avons vu, la porte ne s’ouvre que deux fois par an : à la Toussaint (1er novembre) et à la Chandeleur (2 février) dans notre calendrier chrétien.
Lorsque la porte s’ouvre, ce n’est vraisemblablement pas un espace, mais un Monde qui s’offre. Passer d’un Monde à l’autre, quitter notre Monde pour l’Autre monde. Tel est peut-être la fonction de ces pierres.
Les portes du temps : toussaint et chandeleur
De l’Ombre à la Lumière : Une Transition Symbolique
Pour aborder le concept de passage d’un monde à l’autre, il faut accepter l’idée du déplacement d’un monde rationnel à un autre monde, non rationnel, où l’on pourra accéder à un l’Autre Champ de Cohérence. En fonction de la personne, du rituel, des références et des croyances auxquelles on se rattache, chacun pourra atterrir dans le champ de cohérence qui lui correspond.
Cependant, le lieu porte en lui une amorce qui invite à faire surgir certains mondes plutôt que d’autres.
Symboliquement, pour la première porte, la Toussaint, qui n’est autre qu’un “quarter day” Celte réapproprié par les chrétiens. Cette date marque l’entrée dans le cycle de l’année où les jours seront les plus courts et les plus froids. C’est l’accès à un monde non humain, plus ombre, qui pour certains sera la porte d’accès au monde des morts.
Pour la deuxième porte, autour du 1er février, ce sera l’opposé ou son symétrique : la Chandeleur, qui est aussi un “quarter day”, c’est-à-dire 40 jours après le solstice d’hiver. Traditionnellement, on allume à cette date des cierges pour marquer le retour de la lumière, l’arrivée prochaine du printemps et le moment où le cycle des cultures pourra reprendre. Une personne qui passera la porte entrera symboliquement dans un monde bien plus lumineux que le premier.
Comment passer la porte : rituels et géobiologie
Le premier acteur est le dispositif, où le soleil et la mécanique céleste activent le processus. Mais le passeur devra, s’il veut réellement franchir la porte et passer dans l’autre monde, entrer en résonance avec le lieu.
Il existe plusieurs façons de passer une porte. Le meilleur moyen, le plus efficace, reste le rituel. Celui-ci déterminera la façon d’y entrer, à quel moment précis du jour, et quelle préparation il est possible de réaliser afin de favoriser le passage d’un monde à l’autre.
Pour les personnes désirant en savoir plus, le rituel du passage est un aspect qui est abordé notamment dans les modules de compréhension du monde mégalithique, où la géobiologie est utilisée pour aborder les pierres sous un autre regard.
Conclusion : redécouverte des mégalithes : les menhir de la Garde à Meyrueis
Le phénomène observé sur le menhir de la Garde près de Meyrueis en Lozère nous invite à redécouvrir ces mégalithes sous un nouveau jour. Au-delà de leur aspect monumental, ils révèlent une connaissance approfondie du ciel et des cycles naturels. L’alignement des pierres, le jeu des ombres et la date choisie pour l’observation ne sont pas le fruit du hasard. Ils témoignent d’une intention précise : marquer un passage, célébrer un moment clé de l’année.
En positionnant ce lieu en amont du plateau, les bâtisseurs ont peut-être voulu symboliser une ascension, un passage d’un monde inférieur à un monde supérieur. Ce seuil matérialisé par les pierres et l’ombre pourrait représenter la porte d’entrée d’un sanctuaire, un lieu où l’homme pourrait entrer en communion avec un autre monde.
Chaque menhir ou dolmen offre un dispositif toujours différent, créatif et stimulant pour le géobiologue. Pour les personnes qui souhaiteraient approfondir leur connaissance sur le sujet, deux modules ont été créés à Argema Formation. N’hésitez pas à nous contacter pour tout renseignement.
Benoît Blein
Pour citer cet article : Benoît Blein, https://argemaformation.com/le-mystere-de-la-pyramide-de-saint-amand-montrond-un-edifice-etrange-au-centre-de-la-france/, le 25 août 2024.
Illustrations : ©Benoît Blein 2024
Argema Formation – École Nationale de Géobiologie Appliquée.
Demande d’information complémentaire.
Benoît Blein est géobiologue et graphiste en Aveyron
Il anime à Argema Formation deux modules
- Compréhension du monde Mégalithique
- Géométrie mégalithique : Comprendre et décrypter les secrets des bâtisseurs
Pour joindre l’auteur :
benoit@geobiologie-aveyron.fr
Tél. : 06 86 84 92 06
https://geobiologie-aveyron.fr/
Rodez, le 22 aout 2024.
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