Novembre 2020, n° 8
Géobiologie et activité microsismique
Chaque jour de nombreux séismes inférieurs à une magnitude 2 sur l’échelle de Richter sont enregistrés par les sismographes. Il s’agit de micro tremblement de terre, non ressenti. En France métropolitaine ces microsecousses sismiques sont souvent dues à l’activité humaine. Le plus communément il s’agit d’activité minière avec le tir de mines.
Le département du Bas-Rhin est un département classé avec un niveau de risque sismique modéré (3/5). Pourtant, le mois de novembre 2020 a été une période durant laquelle cinq séismes se sont succédé en deux semaines au nord de Strasbourg. Il semble que la cause soit les puits de forage géothermiques creusés à des profondeurs comprises entre 500 et 2500 mètres, dans le but de prélever l’eau chaude dans le sous-sol, afin de chauffer des logements.
Déjà, en 2019, la même région avait enregistré plusieurs séismes dont un de magnitude 3,3 provoquant l’évacuation de plusieurs bâtiments de la ville de Strasbourg.
Devant la répétition de ces séismes de nombreuses personnes et les pouvoirs publics redoutent à terme l’apparition de fissures sur les constructions, voire leur effondrement.
Pour les géobiologues, il existe d’autres effets non visibles mais tout aussi importants.
D’une part, la répétition de plusieurs séismes en peu de temps, même dans le cas de séismes de faibles magnitudes inférieures 2, a pour conséquence de favoriser la multiplication des cassures du sous-sol. Au fil du temps, ces nouvelles cassures peuvent donner naissance à des circulations d’eau sous les maisons, alors qu’elles n’existaient pas auparavant. Elles peuvent même, dans certains cas, permettre le passage de remontées de gaz telluriques au niveau du sol.
D’autre part, les microséismes ont pour conséquence de créer des ébranlements dans le sous-sol. Ces derniers : perturbent la structure des réseaux géodynamiques (géobiologiques) rendant leurs dimensions et leurs emplacements incertains ; modifient la qualité des échanges cosmo-telluriques (Rapport Global d’Ambiance) ; affectent la qualité de la biosensibilité du géobiologue.
Bernard OLIFIRENKO
Géobiologue,
Saint-Ferréol, le 20 novembre 2020