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L’aperception en Géobiologie

Août 2022, n° 25

L’aperception en Géobiologie

L’allemand Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716), philosophe, scientifique, juriste allemand et savant dans un grand nombre de domaines, invente le mot « aperception » à partir du verbe « apercevoir ». Le mot vient du latin ad (à, vers) et percipere (percevoir, apprendre, ressentir).

 

Au XVIIIe siècle, dans son sens propre, en philosophie, il désigne la prise de conscience réfléchie d’une chose représentant le monde extérieur. Il s’agit de la perception, à laquelle viennent s’ajouter la connaissance de la chose et la réflexion qui est portée dessus. Dans ce processus, il ne faut pas confondre la perception, qui consiste à collecter un signal par les cinq sens communs mais aussi par les autres sens non conventionnels mais tout aussi importants, et l’aperception, qui introduit la réflexion à ce qui est collecté.

 

Plusieurs définitions de l’aperception sont possibles en philosophie, psychologie et métaphysique. Pour Leibniz les petites perceptions correspondent à l’aperception. Il s’agit d’impressions trop faibles, trop nombreuses ou trop confuses pour être directement saisies par l’esprit, mais dont l’acquisition se fait par la conscience réfléchie.

 

Plus tard, Wilhelm Wundt (1832-1920), psychologue et philosophe allemand considère que l’aperception, au regard de ses travaux en psychologie environnementale, est la faculté de percevoir plusieurs objets ou éléments simultanément.

En 1874, concernant l’aperception, il écrit dans Éléments de psychologie physiologique : « Il s’agit d’un principe actif qui dirige notre attention et qui opère par connexions logiques ».

 

Ensuite, pour Alfred Adler (1870-1937), médecin, psychothérapeute, autrichien, l’aperception est une représentation des choses du moment, vue par le prisme d’un intérêt personnel plus ou moins inconscient. Autrement dit, le géobiologue va choisir l’interprétation qui l’arrange. Cette approche de l’aperception souligne ce qui peut arriver aux géobiologues qui ont des liens d’intérêts et/ou conflits d’intérêts.

 

Plus tardivement, en métaphysique, l’aperception est assimilée à l’intuition, c’est-à-dire la faculté de saisir une idée ou une vérité clairement et instantanément par la conscience sans intermédiaire logique.

 

Si l’effet Adler concerne la façon de faire de certains géobiologues, plus généralement, dans le domaine de la géobiologie, l’aperception est le dernier stade dans le processus ascendant de collecte des données du milieu par le géobiologue. À ce stade, le signal devenu information est interprété en l’associant et le comparant, chaque fois que cela est possible, aux expériences précédentes se trouvant dans l’esprit sous forme de souvenirs. C’est à ce moment que le géobiologue peut commettre une erreur d’appréciation, en déformant l’interprétation première, pouvant être la bonne, par le raisonnement et la logique. Il risque alors de se laisser emporter dans une représentation erronée des choses, loin de la réalité vécue. Attention, il convient de ne pas confondre une perception biosensible avec une émotion, qui elle dans tous les cas est plus forte que la raison et la logique. Tous ces possibles risquent de complexifier les choses, obligeant le géobiologue à bien se connaître afin de ne pas mélanger les genres.

 

 

Et, peut-être de rappeler la phrase de Blaise Pascal (1623-1662), mathématicien, physicien, philosophe français, qu’il écrit dans son œuvre posthume parue en 1670, Les pensées : « Deux excès : exclure la raison, n’admettre que la raison ».

 

Bernard OLIFIRENKO
Géobiologue,
Saint-Ferréol, le 17 août 2022.