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Le syndrome d’Icare

Janvier 2022, n° 19

Le syndrome d’Icare

 

L’être humain est une entité évoluant dans un quotidien constituant le monde rationnel. Il lui est possible d’en sortir à condition de respecter un minimum de précautions et d’exigences. Pour cela, il semble devoir éviter de se confronter trop fréquemment, fortement et intensément à des phénomènes dépassant sa simple nature. Cela concerne particulièrement les phénomènes particuliers autrement connus sous le nom de phénomènes « paranormaux », en créant des dialogues et des contacts avec des entités non humaines.

En géobiologie, pour symboliser ce risque, il est possible de réinterpréter le mythe d’Icare, en s’appuyant sur les écrits du poète latin Ovide (43 av. J.-C. – 18 ap. J.-C.) qui reprend dans ses Livres des Métamorphoses, « Metamorphoseon libri » (Ier siècle), le mythe du héros Icare et de Dédale, son père. Celui-ci donne un avertissement à son fils : « Je te préviens, Icare, il faut que tu avances à une hauteur moyenne (…). Si tu voles trop haut, le soleil les brûlera (les plumes). Vole entre les deux. »

Pris dans cette acception, le syndrome d’Icare souligne le risque pour un être humain d’endommager ou de détruire une partie de ce qu’il est, de ce qui le constitue, dans son ensemble, son holos. Tout cela pour vouloir côtoyer des choses situées dans certains champs de cohérence non cartésiens dont les contenus ne sont pas pour lui toujours compatibles.

 

D’un point de vue symbolique, Icare arrive à s’extraire du labyrinthe, autrement dit du champ de cohérence rationnel, dans lequel vivent les humains. Il réussit à sortir de sa prison mentale grâce à un artifice. À l’extérieur du labyrinthe Icare est exalté et enivré par son sentiment de liberté. Il lui semble possible d’aller à la rencontre de l’inimaginable, de côtoyer des choses qui n’appartiennent pas au quotidien de son monde d’humain. Des choses qu’il devine, perçoit, mais sans réel contact. Il ne se rend pas compte qu’il en a que la trace, l’empreinte, mais n’en connaît pas la réelle réalité et toute la complexité qui en sont l’essence même. De tout cela Icare ignore. Émerveillé, il décide d’engager une tentative insensée. D’aller au-delà de ses propres possibilités et compétences. Malheureusement pour lui, le résultat obtenu n’est pas celui espéré. Icare se brûle, se consume et fini par s’abîmer, se détruire, de son rêve fou, d’approcher de trop près des choses qui ne sont pas supportables par le cerveau humain.

C’est un fait, toucher « du bout des doigts » des choses dont l’entendement humain a plus ou moins de difficultés à les penser, concevoir et imaginer dans leur complétude n’est pas sans conséquences à terme sur la santé mentale. Aller à la rencontre de choses dont la puissance et la force dépassent de loin ce que chacun individuellement est capable d’assumer aura inévitablement des répercussions sur le psychisme voire sur le physique.

C’est cela le syndrome d’Icare.

Il convient à tous de l’avoir à l’esprit à chaque instant.

 

Bernard OLIFIRENKO
Géobiologue,
Saint-Ferréol, le 7 janvier 2022.

Dessin :  ©Chantal Olifirenko 01.2022