19 Déc Les fondements de la géobiologie partie 2
Les fondements de la géobiologie
Deuxième partie.
Décembre 2024, n° 42.
Environnement Santé : Pourquoi la géobiologie est un acteur incontournable.
Il a été vu précédemment que les institutions internationales ont posé plusieurs textes fondamentaux sur la santé en relation avec l’environnement. Qu’en est-il maintenant au niveau national ?
Comment la France traite le sujet :
Pour sa part, la France complète son droit constitutionnel avec la Charte de l’environnement.
Il s’agit d’un texte suprême du système juridique français. En effet, la Charte de l’environnement consolide les droits à l’environnement et à la santé, érigés en libertés fondamentales, de valeur constitutionnelle.
La loi constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005 (JO du 2 mars 2005) écrit dans son Article 1er. – Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé.
La reconnaissance de la valeur de la Charte de l’environnement est confirmée par une décision du Conseil constitutionnel en date du 19 juin 2008. Celui-ci s’est prononcé en ces termes : « l’ensemble des droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement a valeur constitutionnelle ».
Après avoir posé les bases constitutionnelles concernant les droits à un environnement favorable à la santé, le droit à un environnement sain est confirmé dans le Code de l’environnement, partie législative. La dernière version de l’article 110-2, modifiée en date du 8 août 2016 est ainsi rédigée : « Les lois et règlements organisent le droit du chacun à un environnement sain (…). »
L’article L.110-2 rappelle le principe selon lequel chacun a droit à un environnement sain, ce qui légitime, une fois encore, la démarche du géobiologue.
Tout cela n’est pas sans rappeler ce que Montesquieu (1689-1755), philosophe français écrit dans De l’esprit des lois, en 1748 : « les obligations de l’État, qui doit à tous les citoyens une subsistance assurée, la nourriture, un vêtement convenable, et un genre de vie qui ne soit point contraire à sa santé ».
Au-delà du droit fondamental de l’article 1 de la Charte de l’environnement.
Les institutions françaises ont confirmé à plusieurs reprises l’intérêt porté à la qualité d’un environnement sain pour une bonne santé. À ce sujet, il est possible de citer :
Agence Régionale de Santé
En janvier 2017, l’ARS écrit sur son site internet : « L’impact de l’environnement sur la santé est scientifiquement prouvé. »
Source : ARS, 2024.12.
Les 1000 premiers jours des nouveaux-nés
En 2020 le Ministère des solidarités et de la santé publie un rapport intitulé « Les 1 000 jours, là où tout commence ». Ce rapport stipule « Qu’un mode de vie et un environnement sain posent les fondements d’une meilleure santé tout au long de la vie et d’un meilleur développement de l’enfant. »
Cette publication mais en exergue l’importance de l’environnement sur la santé future de l’humain dès les premiers jours de sa conception.
Le PNSE 4
L’année suivant, en 2021, est lancé le quatrième Plan National Santé-Environnement. Ce plan est intitulé « Un environnement, une santé ». Il est établi par deux ministères, celui des Solidarités et de la santé et celui de la Transition écologique. Il trace les grandes lignes pour les années 2021 à 2025. Parmi les points abordés, il est possible de lire :
a) Réduire les expositions environnementales affectant la santé.
Mais aussi :
b) Mieux connaître les expositions et les effets de l’environnement sur la santé humaine, la santé animale et la santé des écosystèmes, en développant la recherche en santé-environnement.
Aujourd’hui, tout le monde est dans l’attente du futur PNSE 5 et de savoir quels sont ses objectifs.
Lexique du Journal Officiel de la République française
Le vocabulaire législatif n’est pas de reste. Il met régulièrement à jour son champ lexical. Les nouvelles définitions sont publiées dans le Journal officiel.
Le 24 décembre 2022, le Journal officiel de la République française, n° 0298, publie notamment les définitions de :
Santé environnementale : « Ensemble des aspects de la santé humaine qui sont déterminés par des facteurs environnementaux de nature physique, chimique, biologique, économique, sociale ou psychosociale ; par extension, ensemble des études relatives à ces facteurs et des pratiques qui visent à leur maîtrise. »
À cette définition s’ajoute celle de l’Écologie de la santé : « Approche transdisciplinaire qui étudie les interactions de la santé humaine, de la santé animale et de la santé des végétaux avec les écosystèmes. »
Et, enfin, la troisième tout aussi importante pour la géobiologie concernant la Santé globale : « Se dit d’une démarche qui, considérant les liens étroits existant entre la santé humaine, la santé animale et la santé des végétaux, favorise la convergence des savoirs, des méthodes et des mesures et fédère les acteurs concernés, afin notamment de prévenir et de juguler les crises sanitaires. »
Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
L’Anses considère que la relation Santé et environnement joue un rôle important dans le quotidien de chacun.
Elle écrit en février 2024 sur une page de son site internet :
« Respirer, manger, travailler… notre vie quotidienne peut nous exposer à des risques pour notre santé. Les évolutions du climat, des technologies et nos choix de société font également émerger des menaces nouvelles pour l’Homme et l’environnement (…) ».
Source : ANSES, 2024.12.
Puis, sur une page thématique directement en rapport avec Santé et environnement :
« Au quotidien et tout au long de notre vie, l’environnement est un déterminant majeur de notre santé. Substances chimiques, particules dans l’air, ondes électromagnétiques (…) ».
Source : ANSES, 2024.12.
L’Anses reprend également dans ses actions le concept « One Health : une seule santé pour les êtres vivants et les écosystèmes. » Et d’ajouter une phrase importante : « Le concept One Health vise à promouvoir une approche pluridisciplinaire et globale des enjeux sanitaires. »
Source : ANSES, 2024.12.
Dans cette dernière phrase, il est bien fait référence à une approche pluridisciplinaire. Certes la Géobiologie « hygiène de l’environnement » n’est pas une discipline académique, mais elle existe depuis plus de 40 ans avec un intérêt grandissant pour une majorité de personnes et d’entreprises. De fait, elle a toute sa place dans la notion d’environnement et santé : One Health.
Concernant l’hygiène de l’environnement voici ce qu’en dit, en 1815, Étienne Tourtelle (1756-1791), professeur à l’école spéciale de médecine de Strasbourg : « L’hygiène consiste dans la connaissance des choses utiles et nuisibles à l’homme ; elle a pour but la conservation de la santé. »
Après le Code l’environnement en 2016, le Code de la Santé publique en 2019.
Code de la santé publique
Depuis juillet 2019, le Code de la santé publique, Partie législative, Chapitre 1er, Politique de la santé, article L1411-1, indique que : « La nation définit sa politique de santé afin de garantir les droits à la protection de la santé de chacun (…) Elle tend à assurer la promotion de conditions de vie favorable à la santé, l’amélioration de l’état de santé de la population, (…) et à garantir la meilleure sécurité possible et l’accès effectif de la population à la prévention (…). » (Version en vigueur depuis le 27 juillet 2019. Modifié par loi n° 2019-774, art.7).
La sensibilité du vivant à son environnement
Au regard des textes ci-dessus, il est indéniable que dans l’esprit des instances internationales et nationales la relation du vivant avec son environnement occupe une part importante. Les textes sont là pour en témoigner mais aussi et surtout pour conseiller de prendre en considération cette relation afin de préserver la santé du vivant.
Cependant, il reste une question en suspens. Comment appréhender le rapport du vivant à son environnement. Est-il possible de considérer uniquement les mesures physiques et les normes officielles dont les valeurs peuvent varier d’un pays à l’autre comme c’est le cas par exemple pour le radon, les champs électromagnétiques, la radioactivité naturelle et industrielle. Qui détient le bon référentiel ?
Pour dépasser cette question pour l’instant insoluble la géobiologie prend le parti de toujours de se référer au pays dont la valeur est la plus restrictive. Parfois, par principe de précaution sur certains sujets, elle prend en considération des valeurs encore plus rigoureuses. Cela au bénéfice du vivant.
Comment évaluer les conditions de vie du vivant
Le vivant et son rapport à son environnement ne peut-il et ne doit-il être interprété seulement qu’au travers de mesures physiques. N’existe-t-il pas d’autres façons de comprendre comment le vivant relationne avec son milieu. Comment il interagit avec lui, et comment il en dépend. Car c’est bien cela qui compte, la dépendance du vivant à son milieu. C’est une dépendance dont il ne peut se soustraire quelle que soit sa volonté. C’est bien l’environnement qui conditionne la qualité de vie, le bien-être et la santé du vivant.
Les diverses institutions internationales et nationales l’on bien compris. Il est à noter que les textes publiés laissent une grande liberté quant à la façon d’évaluer l’impact de l’environnement sur le vivant. C’est à ce titre que la géobiologie a sa place avec ses méthodes et moyens d’investigations pour qualifier un environnement et son impact sur le vivant.
Il n’y a aucune raison valable de rejeter la géobiologie avec sa façon de faire, du moment qu’elle n’est pas présentée comme une pseudoscience ou une pratique ésotérique. Elle aborde le monde du vivant d’une manière différente que les autres disciplines académiques. C’est certainement cette différence qui en fait son intérêt complémentaire pour avoir une approche des choses la plus complète possible, la plus holistique.
Le vivant est d’une telle complexité que toutes les disciplines qui s’y intéressent n’ont pas encore totalement compris tous les processus qui le composent et l’influence.
Il faut noter que si même la façon dont procède la géobiologie n’est pas toujours conventionnelle elle participe tout de même à la compréhension de l’interaction du vivant et de son environnement.
En conclusion
À la fin de cette deuxième partie, la Géobiologie « Hygiène de l’environnement » trouve clairement ses fondements et sa place dans tous les textes internationaux et nationaux précédemment cités. Elle répond, dans son domaine de compétence, exactement aux recommandations des textes internationaux et nationaux. Ce qui lui donne toute sa légitimité.
Sources principales : Bernard Olifirenko, Histoires et fondement de la géobiologie, 2016, et Balades pour un géobiologue, 2023.
Pour citer cet article : Olifirenko Bernard, “Les fondements de la géobiologie, deuxième partie”, site internet https://argemaformation.com/les-fondements-de-la-geobiologie-partie-2/, le 19 décembre 2024, n° 42.
Argema Formation – École Nationale de Géobiologie Appliquée.
Demande d’information complémentaire.
Pour joindre l’auteur :
argema.toulouse@wanadoo.fr
Tél. : 06.88.43.46.36.