La géobiologie à l'épreuve de l'Intelligence Artificielle : vers un langage commun pour une discipline en évolution.

23 Sep La géobiologie à l’épreuve de l’Intelligence Artificielle : vers un langage commun pour une discipline en évolution.

Posted at 10:10h in le billet du géobiologue by Bernard OLIFIRENKO 0 Comments

Imaginez un futur où un simple smartphone, équipé d’une application dédiée, pourrait aider à identifier les zones géopathogènes, les perturbation liées aux champs électromagnétiques et la présence de phénomènes particuliers. Bien que cette perspective puisse sembler futuriste, elle soulève une question cruciale : comment rendre l’IA compatible avec une discipline aussi riche et complexe que la géobiologie ?

L’IA, basée sur l’analyse de données numériques structurées, nécessite un langage précis et unifié. Or, la géobiologie, qui étudie les interactions subtiles entre le vivant et l’environnement (milieu), repose sur des concepts souvent intuitifs et difficilement quantifiables.

De plus, les termes employés varient d’un géobiologue à l’autre, créant un véritable kaléidoscope terminologique qui rend parfois difficile la communication entre les praticiens et l’établissement d’un consensus sur les concepts fondamentaux. Par exemple, la notion de “cheminées cosmotelluriques” est interprétée de manière très différente selon les géobiologues même professionnels, ce qui rend complexe la comparaison des résultats de différentes études.

Au regard du fonctionnement des modèles d’IA, il apparaît aujourd’hui compliqué de fournir la matière nécessaire à l’entraînement d’une machine en vue d’obtenir des résultats probants. C’est comme demander à un traducteur de traduire un texte dans une langue inconnue sans dictionnaire ni grammaire de référence. Pour que l’IA puisse analyser des données et fournir des résultats pertinents, il est nécessaire de créer un langage commun à la géobiologie.

Le lexique de la Confédération Nationale de Géobiologie est une première initiative de mise en commun du vocabulaire mais reste en l’état bien insuffisant pour espérer un résultat pertinent interprétable par une IA.
Toutefois, la création d’un langage commun, bien que complexe, présenterait de nombreux avantages et offrirait la possibilité de :

Faciliter la communication entre les géobiologues, permettant ainsi de comparer les résultats des études et de faire avancer la recherche (géobiologie expérimentale).
Rendre la géobiologie plus accessible au grand public et aux autres disciplines.
Renforcer la crédibilité auprès des institutions grâce à un discours clair et plus consensuel.

Alors non, l’IA ne viendra pas remplacer le géobiologue demain : l’application “e-geobio” n’est pas près d’arriver.
À une époque où certains secteurs d’activité sont menacés par l’arrivée de l’IA, qui pourrait remplacer certains métiers, la géobiologie se pose presque comme un “métier d’avenir”. La machine ne pourra sans doute jamais remplacer l’expertise humaine, l’intuition, et la biosensibilté nécessaires à cette pratique.
Toutefois, l’IA questionne indirectement le manque d’uniformité du vocabulaire au sein de la communauté des géobiologues.

Benoît Blein

Rodez, le 23 septembre 2024.

Pour citer cet article : https://argemaformation.com/la-geobiologie-a-lepreuve-de-lintelligence-artificielle-vers-un-langage-commun-pour-une-discipline-en-evolution/, le 23 septembre 2024.

Illustrations : ©Benoît Blein 2024

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Benoît Blein est géobiologue et graphiste en Aveyron
Il anime à Argema Formation deux modules

Benoît Blein