26 Juin Approche du monde Mégalithique : un modèle d’inspiration pour la géobiologie
Approche du monde Mégalithique : un modèle d’inspiration pour la géobiologie
Première Partie
Les Mégalithes sont des monuments qui ont toujours été prisés par de nombreux acteurs, dont les géobiologues.
Cette familiarité avec ces pierres plantées date de fort longtemps.
Un savoir transmis depuis la nuit des temps par des initiés héritiers de connaissances anciennes le plus souvent par voie orale.
Ces pierres à l’état quasiment brut, immobile, que l’on pense appartenir à une culture primitive demeurent pour autant complexes à appréhender.
La tradition populaire nous ramène des récits étonnants sur ces pierres.
En interprétant ces légendes à travers le prisme de la géobiologie, des clés de compréhension peuvent donner du sens et entrouvrir les portes du mécanisme des mégalithes.
On retrouvera ces grands principes plus tard, d’autres constructions tels que les temples, églises ou cathédrales.
Face à ces monuments, le géobiologue du 21ème siècle se tient comme devant un miroir où Il aperçoit sa propre image à travers le reflet des pratiquants d’un art qui lui est si familier.
Les Mégalithes : des lieux non-ordinaires
D’où viennent ces pierres ? Qui a bien pu les ériger ? Et à quoi servent-elles ? Ce sont très souvent les premières questions qui ouvrent la littérature spécialisée.
Il est complexe d’apporter des réponses car il ne nous reste que peu de traces écrites de l’époque du peuple mégalithique. La dernière étude de datation publiée en 2019 par la chercheuse Suédoise Schulz Paulsson B de l’université de Gothenburg fait remonter les premières constructions en Bretagne, il y a environ 6000 ans.
La tradition populaire évoque comme origine l’idée d’appartenance à un monde magique. Dans son ouvrage Le monde des Mégalithes, Archives Du Temps, Jean-Pierre Mohen évoque les multitudes de légendes et de récits en France que l’on rapporte à propos de ces «géants muets». Les fées, les lutins, les géants, les nains et parfois même le diable seraient le point de départ de l’implantation de ces pierres.
On peut également citer Rabelais qui évoque dans Pantagruel, au chapitre V la fameuse « Table de Poitiers » érigée par le fils de Gargantua pour des étudiants afin de « banqueter », autrement dit, faire un festin sur le dolmen.
Si aujourd’hui, les scientifiques/archéologues tentent de reconstituer les techniques de construction et de manipulation des éléments qui constituent les menhirs, dolmens ou autre cromlechs, l’imaginaire de l’homme a été pendant très longtemps la seule réponse pour expliquer leur présence.
L’étymologie du mot mégalithe vient grec mega, signifiant grand, et lithe, la pierre. Il a en effet sans doute fallu une énergie sur-naturelle et une volonté extra-ordinaire pour extraire, déplacer et planter ces pierres.
Pour preuve lors d’une étude, l’estimation de l’archéologue Francis Bougis sur le poids du grand menhir brisé de Locmariaquer en Bretagne avoisine les 280 tonnes.
Le géobiologue à la croisée de plusieurs mondes.
Ce monde de l’invisible, voir du fantastique, fait partie de l’univers du géobiologue à travers ce qu’on appelle les «phénomènes particuliers». À l’aide de baguette, pendule, antenne de Lécher ou simplement du corps, il est à même de détecter à travers sa biosensibilité ce type de présence non-ordinaire appartement à un «autre monde».
Les approches sont différentes selon les sensibilités de chacun et sa propre représentation du monde. Pour certains géobiologues, ces Êtres de la nature existent bel et bien, occupent ou gardent ces lieux : ils dialoguent avec eux et iront même jusqu’à collaborer en les faisant participer lors d’interventions ou visite sur des lieux de type sacré.
Pour d’autres géobiologues, c’est la trace de l’imaginaire projeté sur ces pierres par les habitants locaux depuis des générations qui persistent et que l’on détecte. Alimentés régulièrement par les récits des histoires locales, le mégalithe s’est nourri de ces pensées émises par les personnes. La pierre, réceptacle particulièrement poreux est propice à ce type de phénomènes. Elle condense et fait exister à travers elle les formes : nains, fées, lutins ou autre petit peuple de la nature. En fonction des croyances et cultures, ces présences invisibles peuvent changer. Pour preuve, on a pu attribuer à la Vierge Marie l’exploit de telles constructions, apparues pourtant 4000 après les premièrs mégalithes.
Dans cette optique, si un jour la légende n’est plus transmise et relatée, ces êtres fantastiques, disparaîtront certainement jusqu’à ce qu’ils soient à nouveau réveillés.
Ainsi, la fée est au mégalithe ce que le fantôme est au château Écossai : une légende presque vivante.
Cette présence participe qu’on le veuille ou non à la fascination que nous pouvons ressentir en présence de ces pierres.
Quel usage de ces pierres ? Une première réponse des scientifiques sur les mégalithes
À la question des origines, s’ajoute souvent la question du pourquoi, c’est-à-dire de la fonction.
Pour beaucoup d’archéologues, le rôle attribué aux dolmens est lié aux rites funéraires. On retrouve très fréquemment cette vision dans la communauté scientifique, comme dans le colloque qui s’était tenu en 2014 à Aix-en-Provence sous l’intitulé Fonctions, utilisations et représentations de l’espace dans les sépultures monumentales du Néolithique européen. En effet, lors des fouilles, les scientifiques ont retrouvé à de très nombreuses reprises des restes d’ossements humains pouvant attester l’hypothèse de l’usage du dolmen comme tombe.
Pour autant, la tradition populaire s’est permis d’attribuer d’autres particularités à ces monuments. Qu’en pense le géobiologue?
Pas de pierres précieuses, mais des pierres merveilleuses.
Fonction thérapeutique, initiatique, de passage, lieu de serment… et parfois de sacrifice : la liste est longue.
Il est possible de citer le menhir de Landunvez sur lequel il est de coutume de se frotter à l’échancrure pour conserver sa virilité.
On trouve à Minchlin Hampton au Royaume-Uni (Gloucester), un menhir doté d’un trou assez gros à travers lequel on fait passer des enfants pour les guérir des maladies infantiles.
Le menhir troué de Draché en Indre-et-Loire servait aux marchands à se passer leur argent tout en prêtant serment.
Pour la fécondité, les femmes se rendaient au dolmen de Creuz-Moquen pour s’y asseoir les nuits de pleine lune la jupe relevée.
Si chaque menhir possède son propre «pouvoir», c’est le contact direct avec la pierre qui est toujours recommandé.
Au fil des âges, les gens ont porté un regard singulier sur ces pierres et ont su reconnaître une influence sur le lieu et eux-mêmes.
L’idée générale est de tirer parti du monument notamment à travers le toucher de la pierre, de profiter du transfert de «l’énergie» du mégalithe, ou bien de bénéficier d’un ensemble de champs informationnels comme on l’entend en géobiologie.
Le géobiologue et la pierre
Dans sa palette d’outils, l’art de planter une pierre fait partie du bagage du géobiologue.
En géobiologie «hygiène de l’habitat», planter la pierre dans un terrain à côté d’une maison, est l’un des dispositifs parmi d’autre pour rendre un lieu plus harmonieux avec le vivant.
Dans ce cas, la pierre impose son propre rythme au lieu et lisse l’ambiance. Celle-ci agit globalement ou pourra être utilisée de manière plus ciblée pour atténuer l’influence sur une maison, d’une veine d’eau souterraine ou d’une faille par exemple.
Elle sera aussi, comme les mégalithes, un vecteur et diffuseur d’une atmosphère, d’une ambiance et d’un état particulier.
La danse des mégalithes : le swing du sous-sol
Pour continuer, il est intéressant de noter comment certains récits décrivent des pierres animées. Ainsi, entre autres, «Le menhir de Saint-Martin d’Arcé tourne sur lui-même quand minuit sonne. Celui de Culey-le-Patry dans le Calvados fait plusieurs rotations nocturnes et ne s’immobilise qu’au premier chant du coq».
Si ces légendes prêtent aujourd’hui à sourire, elles nous suggèrent que réside dans ces pierres quelque chose qui pourrait les animer ; animer au sens de mouvement, mais aussi au sens de vivant si l’on se réfère à l’étymologie du mot, anima en latin, «souffle, respiration» qui a donné le mot âme en français.
Cette dimension de mouvement sur un lieu est connue des géobiologues notamment sous la forme de deux phénomènes : les vortex et les cheminées cosmotelluriques.
Invisibles, mais détectables par le biais de la biosensibilité, ils donnent une dynamique au lieu : un tourbillon pour le vortex, un faisceau vertical pour les cheminées.
Pour certains géobiologues, ces phénomènes sont vivants et autonomes, se déplacent, et peuvent être dirigés par la volonté humaine.
Une autre théorie avance l’hypothèse d’une anomalie liée au sous-sol dans les profondeurs de la terre : dômes de sel, cheminées volcaniques, pli de tassement, lentille géologique ou bien encore doline. Ces particularités géologiques ont une influence au niveau de la surface de la terre et créent ces faisceaux et tourbillons.
Un tourbillon qui étourdit
Vortex et cheminée cosmotellurique ne font généralement pas bon ménage avec l’habitat.
Lors de forte intensité, ces phénomènes “énergétiques” dans une maison affecteront le Rapport Global d’Ambiance.
Le géobiologue, dans le cadre de ses détections, préconisera l’évitement ou proposera un dispositif pour en atténuer les effets sur le vivant.
Paradoxalement, si les personnes les fuient pour leur maison, les constructeurs de mégalithes cherchent au contraire la présence de ces phénomènes pour leur qualité dynamique.C’est cette instabilité causée par effet de tournis qui a été ressenti au fil des âges par l’être humain et l’a sûrement transposé dans des récits de pierres mouvantes. Cette hypothèse se retrouve dans certaines fêtes où l’on dansait autour d’un menhir. Parmi les traditions on retrouve cette dimension de rondes autour des menhirs.
La présence sur un mégalithe de vortex et de cheminée cosmo-tellurique n’est pas systématique. Nous le verrons plus tard, d’autres phénomènes liés au sous-sol comme les failles, veine d’eau, cavités souterraines, font certainement partie des critères pour le choix d’implantation de ces pierres.
Ces pierres qui ont soif
Dernière curiosité concernant les rumeurs que l’on prête à certains mégalithes : leur rapport à l’eau.
Ainsi, les menhirs de Carnac iraient boire à la mer. En Dordogne, le dolmen de Rouffignac s’abreuve toutes les nuits dans une fontaine ou bien encore, dans les Côtes d’Armor, le menhir de Jugon irait le soir de Noël à la rivière écrasant tout sur son passage.
Ces mégalithes semblent avoir besoin, comme les humains, de s’hydrater.
L’évocation de l’élément eau résonne dans la tête du géobiologue. Il est à même, comme le sourcier, de détecter l’eau dans les profondeurs de la Terre. Veine d’eau et mégalithes sont d’ailleurs souvent liés : il est fréquent que l’on détecte sous un dolmen ou un menhir un, voire plusieurs de ces ruisseaux souterrains. On pense que le mégalithe va se ressourcer grâce à « l’énergie » qu’il puise dans l’eau qui coule sous lui.
En géobiologie, la veine d’eau, faille sèche ou humide est une particularité géologique connue pour sa capacité à modifier l’ambiance d’un lieu. Cette caractéristique devait sûrement être connue par les bâtisseurs de mégalithes qui auront optimisé le placement de leurs pierres en fonction du sous-sol.
Les pieds dans la terre, les yeux vers le ciel
L’une des rares choses que l’on peut affirmer sans réfutation sur tous les continents, c’est la présence de ces pierres. Elles sont parvenues jusqu’à nous en traversant plusieurs millénaires au contact des civilisations qui se sont succédées. Le géobiologue n’apporte pas de réponse sur qui a pu ériger ces monuments, ni quand, ni comment. En revanche, il propose des utilisations en conformité avec notre mode de pensée du moment.
Nous avons abordé dans cet article les premiers principes en jeu à travers le décryptage des récits issu de la tradition populaire.
Symboliquement, la pierre est un élément qui provient de la Terre.
C’est le monde sous-terrain qui en est l’un des acteurs principaux.
Ces lieux recèlent encore d’autres secrets dont certains ont été repris plus tard par d’autres cultures, notamment dans les églises ou les cathédrales.
Extraite, déplacée dressée et positionnée, elle vient faire un pont entre la terre et le ciel.
Si l’être humain aujourd’hui ne lève plus les yeux la nuit et reste déconnecté de la partie cosmique du monde dans lequel il vit, il n’en était pas de même il y a 6000 ans.
C’est ce que nous vous raconterons dans un prochain article.
Benoît Blein
Pour citer cet article : Blein Benoît, “Approche du monde Mégalithique : un modèle d’inspiration pour la géobiologie”, site internet http://argemaformation.com/index.php/2020/06/26/megalithes-et-geobiologie-a-travers-linterpretation-de-la-tradition-populaire/, le 26 juin 2020.
Illustrations : ©Benoît Blein 2020
Dessin de couverture : Gargantua au repos sur un Dolmen.
Argema Formation – École Nationale de Géobiologie Appliquée.
Demande d’information complémentaire.
Benoît Blein est géobiologue et graphiste en Aveyron
Il anime à Argema Formation un nouveau module Compréhension du monde Mégalithique
Pour joindre l’auteur :
benoit@fusainblanc.com
Tél. : 06 86 84 92 06
Saint-Ferréol, le 26 juin 2020.